Notre histoire 6/7 |
Les années passent et la Schola Camille Jacquemin gagne en renommée et en importance.En 1989, elle est toujours en association de fait, au sens civil du mot. Devant la mobilisation toujours plus importante de ressources pour son action culturelle et associative, et l'impact sur la responsabilité personnelle de ses dirigeants, le président DUPONT déposa les nouveaux statuts pour que la Schola Camille Jacquemin devienne une association sans but lucratif (ASBL).
L'organisation interne gagna dès lors en clarté, avec un comité organisateur mieux protégé par la décision collective de l'Assemblée Générale. Les nouveaux statuts furent publiés au Moniteur Belge le 21 décembre 1989.
A la même époque, la Schola Camille Jacquemin, fête dignement et le faste qu'on sait ses 40 ans d'existence.
Son programme devenu étoffé rend de plus en plus difficile la tâche de l'animation de la messe dominicale. Effectivement, le Requiem de Gabriel FAURE est déjà en vue.
Ce phénomène est d'autant accentué que la majorité des choristes, venus de plus en plus loin de Forrières, attirés par la qualité et l'envergure du travail de la Schola, ne sont pas à même de rejoindre les travées du jubé chaque semaine pour assurer cette tâche.
D'autres assument également ce même service dans leur propre paroisse, ou ne viennent pas par libre conviction personnelle.
Dans ce contexte, la Schola se résout à ne plus animer régulièrement le service dominical.
Une époque quadragénaire de vie paroissiale touche ainsi à sa fin, laissant l'initiative à quelques membres de la Schola et autres volontaire du village à re-fonder autour de l'inusable organiste Léon HERMAN un choeur paroissial séparé, tout comme Paul LANDENNE le fit en 1949.
La Schola gardera cependant une excellente entente avec la Paroisse, puisque durant de nombreuses années encore, elle animera les grands événements tels que la messe de la Pentecôte, certaines veillées de Noël et les Communions des enfants de Forrières.
La Schola à Chichilianne (Isère, France) dans le cadre |
La Schola Camille Jacquemin à Libramont-Chevigny |
En 1993, après la visite de nos amis italiens, le président Pierre DUPONT décida de céder sa fonction. Une nouvelle réorganisation du Comité fut nécessaire, et Philippe LAMBERT proposa de reprendre les fonctions de président par interim dès le 23 novembre 1993. Cette fonction lui a été confirmée officiellement en assemblée générale de l'ASBL le 7 mars 1994 en même temps qu'une nouvelle composition du Comité.
L'année 1994 fut surtout marquée par une évasion artistique inhabituelle. Alors que la Schola défend sa réputation par le chant ancien et polyphonique, elle étend son régistre à l'art lyrique.
Elle voulut tenter une petite expérience en compagnie de son ami Thierry MIGLIORINI, fort-ténor par excellence (et prenez le mot "fort" comme un euphémisme !) et titulaire de grands rôles lyriques en Allemagne, celui d'offrir en cadeau à son village natal d'Haneffe (province de Liège) un concert d'art lyrique de qualité internationale.
Pour assurer l'interprétation de tous ces grands extraits d'opéras et d'opérettes, il fallait un choeur. A la demande de Françoise VIATOUR, Jules GRANDMONT accepta le défi, profitant ainsi d'une aubaine providentielle, celle de laisser Thierry MIGLIORINI apprendre à notre choeur certaines techniques vocales qui permirent de mieux extérioriser le chant.
Il y eu deux concerts lyriques tout à fait exceptionnels, avec l'excellente collaboration conjointe de Vincent DUJARDIN (à la présentation) et de Michel JADOT (au piano), le premier à l'église St-Pierre à Haneffe le le 12 février 1994 et le second, en juste retour, en l'église St-Martin à Forrières, le 19 avril 1994.
Le 2 février 1995 nous avons honoré une commande bien particulière à l'initiative de Gabriel RINGLET, vice recteur à l'époque de l'Université Catholique de Louvain (UCL). Il nous demanda d'animer par nos chants l'office de la fête patronale de l'université célébré par Mgr Godfried DANEELS, primat de Belgique, cela en présence des plus hautes personnalités de notre pays.
Après la célébration, Elie WIESEL, écrivain humaniste et rescapé des camps de concentration, Felipe GONZALES, ex-premier ministre d'Espagne et Jean-Luc DEHAENE, premier ministre de Belgique ont été nommés Docteurs Honoris Causa pour leurs oeuvres en faveur de la démocratie, le tout en présence de nos souverains LLMM Albert II et Paola.
Au printemps 1995, Jules GRANDMONT fut sollicité par Françoise VIATOUR à collaborer à la préparation d'un spectacle d'extraits d'opérettes dans la cadre des cours de l'académie de musique de Ciney.
Entre-temps, la Schola fut également appelée par sa consoeur "La Tournerie" de Libramont-Chevigny, à coopérer pour une nouvelle présentation "Canto General" de Mikis THEODORAKIS au mois de juin.
Problème ! Le spectacle d'opérettes à Ciney tombe le même jour que que le "Canto General", Jules ne peut pas se couper en deux !...
Il fut donc décidé que ce serait Marie-Béatrice NICKERS - directrice de "La Tournerie" - qui prendrait elle-même et exceptionnellement l'intérim de la direction de la Schola durant la période de préparation, on ne saurait trop la remercier.
Avec la force de caractère qui est la sienne et son savoir-faire, en compagnie de notre rescapé piano KAWAÏ, poussif et finissant, elle a gagné la pari de nous apprendre en une dizaine de semaines de larges extraits (en espagnol) de ce fameux "Canto General", lesquels extraits ont été interprétés en compagnie de sa troupe le 6 mai 1995 au Foyer Culturel de Libramont-Chevigny.
Cette même année, dès novembre, une nouvelle composante est venue se greffer sur l'activité de la Schola : les enregistrements. Certes, des prises de son "artisanales" avaient été réalisées auparavant, souvent à l'occasion de concerts avec du matériel de fortune pour un résultat pas toujours à la hauteur.
Mais l'idée de passer à la vitesse supérieure a été débattue et acceptée au sein du Comité, un plan bien précis à l'appui. L'objectif fixé a été l'achat d'un matériel d'enregistrement performant et la sortie d'un CD prévu à l'horizon 1999 à l'occasion des festivités du 50ème anniversaire de la Schola Camille Jacquemin. La vente du CD devait amortir l'investissement consenti. Ce qui s'est effectivement produit. Une cassette d'essai éditée à l'occasion du spectacle "Les Saisons" en 1996 a prouvé à tout un chacun le résultat qu'on pouvait attendre.
Mais aussi, et ce n'est pas la moindre des raisons, cet effort technique et financier avait pour une raison la juste écoute de nous-mêmes, pour chaque choriste, mais aussi pour le chef de choeur.
Quatre micros de qualité professionnelle, une table de mixage et un enregistreur numérique à 4 pistes indépendantes (et un bon technicien aussi ;-)...) auront vite raison de traquer moult petits défauts bien compréhensibles pour nous autres amateurs. En effet, ces enregistrements sont au service de chacun et permettent, à l'écoute attentive, de se rendre compte qu'on pourrait être meilleurs encore.
Les enregistrements se perpétuent toujours, heureusement, ils s'opèrent toujours à huis clos dans des lieux judicieusement choisis pour la qualité de l'acoustique et le calme à l'extérieur, un ambiance propice à une parfaite concentration et à l'absence de tout trac.
Mine de rien, après tant d'années, les archives sonores du chef de choeur se sont enrichies d'une belle collection de témoignages sur l'évolution de la qualité de notre travail.
Il ne manque plus qu'elles soient publiées. Et pourquoi pas un jour sur notre site ?
1996 verra la participation de la Schola Camille Jacquemin au "Jeu de la Famenne" sur le site des grottes de Han pour une série de représentations sous la voûte souterraine ou voûte céleste selon le cas dans le cadre de spectacles d'envergure réalisés en plein air au mois d'août. Cette expérience allait se répéter à deux reprises en 1998 et 1999 jusqu'à ce que le comité organisateur, "La Face B" en l'occurrence, ne change sa formule.
La Schola chante durant le spectacle 'Ceci n'est pas une Grotte' à Han-sur-Lesse, août 1998 (org. 'La face B')
En 1997, un petit concours a été organisé parmi les membres pour rafraîchir le logo qui représente notre activité.
On en a tiré non pas un, mais deux !
Le premier, le permanent, symbolisant le plaisir de l'écoute (sous-entendu) de notre chant. Ce logotype répondait à l'attente du comité : être de composition moderne et en accord avec notre activité sans toutefois se faire piéger dans la représentation de symboles de notation musicale (portée, clé de sol, etc...).
Le second a été retenu pour le jubilé des 50 ans parce qu'il est sympathique et qu'il symbolise un nouvel envol à cet occasion.
Le logotype de la Schola adopté en 1997 |
Le logotype du 50ème anniversaire |
En 1998, un membre du comité assez passionné en matière de communication (devinez qui...) proposa à ses pairs de procéder à un essai. Celui d'une publication interne à la chorale sous la forme d'un petit livret trimestriel. Laquelle publication se voulait agréable à parcourir, mais surtout devait se conjuguer avec un budget (presque) nul. Elle reprendrait l'actualité du groupe, qu'elle soit sérieuse ou humoristique, les calendriers, une documentation sur les matières touchant à notre activité.
Après un numéro d'essai laissé sans nom et numéroté ZERO, il fut baptisé par la suite Atout-CHOEUR.
Il s'en est suivi la sortie de 14 numéros.
Atout-CHOEUR disparut de mort naturelle, par faute d'inspiration aussi, il faut le reconnaître. L'édition demandait une bonne quantité d'énergie pour un impact jugé parfois assez mitigé.
L'amateur pugnace ne s'en découragea pas et l'idée fut mise au frigo pour quelques années, en attendant patiemment les nouveaux moyens de diffusion autrement plus efficaces qui se préparaient.
Nous le verrons plus tard.